C’est au Président du Comité de France, Olivier de Tilière, que le célèbre Festival International a demandé de rédiger l’éditorial de la dernière édition avant l’alerte sanitaire.
Il faut en effet rappeler que le Comité a toujours, depuis sa fondation, été l’un des défenseurs de la gastronomie française en rendant hommage a quelques uns des plus grands établissements, emblèmes de ce savoir-faire désormais reconnu par l’Unesco, qui a classé l’excellence du repas à la française…
L’audace de la tradition ?
L’audace, en politique comme en gastronomie, est le plus souvent payante.
En cette année du soixantenaire de la création du Ministère de la Culture, voulu par le Général de Gaulle pour André Malraux, on ne peut s’empêcher d’y voir un lien.
Faire classer, par exemple, des restaurants, pour la sauvegarde de notre patrimoine, alors qu’auparavant on ne s’intéressait qu’aux églises et aux châteaux, démontre bien que Malraux, le premier, a su mêler les deux !
Par la mise en avant de ce thème, le Festival international de la Photographie Culinaire a voulu, lui aussi, montrer que l’audace d’un Chef, comme celle d’un politique, peut contribuer à changer bien des choses dans un pays comme le nôtre, qui a su faire reconnaître sa gastronomie par l’Unesco.
Le Journal du Parlement a d’ailleurs régulièrement su accueillir les « tables de la loi », comme les avait nommées, non sans humour, Roland Escaig, en noscolonnes
Je me réjouis donc qu’aux côtés de la Commission Malraux, le Comité de France remette, pour cette édition anniversaire, un Diplôme de Mérite et de Prestige National au photographe qui incarnera le mieux cette véritable audace qui existe, aujourd’hui, à défendre l’identité patrimoniale de nos terroirs.
En ces temps d’uniformisation, on ne saurait, en effet, trop féliciter les organisateurs du Festival d’avoir souhaité mettre en lumière la hardiesse qui consiste à inventer une nouvelle recette ou à revisiter une ancienne.
Pour ce faire, notre jury, composé de parlementaires et de personnalités du monde culturel, réuni, comme à son habitude au restaurant la Maison-Blanche, au cœur du Triangle d’Or, saura n’en doutons pas, faire rayonner le symbole de cette audace que Danton célébrait déjà en 1792 et à propos de laquelle Proust remarquait, non sans justesse, qu’elle réussissait à ceux qui savaient profiter des occasions, ce qui nous
ramène à notre propos liminaire.
Car en politique comme en gastronomie, rater une occasion, n’est—ce pas, finalement, toujours… une faute de goût?
Quelques unes des différentes personnalités participant à La Réunion du jury, autour de Cyrielle Clair et Laurent de Gaulle.